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Le château fort de Magrin est à vendre. Aménagé dans une forteresse remarquable des XIe, XVIe et XVIIIe siècles, ce site classé abrite le musée du pastel. Si vous avez 500 000 € sur votre compte, il est à vous… avec quelques travaux à prévoir. On fait le tour du propriétaire.

Marie-Céline Chavanne, de la très select agence immobilière Sotheby’s sert de guide. « Nous avons ce château en exclusivité dans notre catalogue depuis bientôt un an », indique-t-elle, en poussant la lourde porte d’entrée. La première trace écrite du château remonte à 800 ans. « C’est un bien unique et classé aux Monuments Historiques ».

Elle montre le monumental escalier en pierres qui conduit aux étages. On s’attarde au rez-de-chaussée pour découvrir le musée du pastel, unique en France. Le séchoir à pastel est un des rares du genre encore en bon état du Midi toulousain. Construit en pierres de taille, sur quatre niveaux, on replonge dans le passé florissant de cette plante qui a fait la richesse de la région. « Aujourd’hui le château de Magrin est le site majeur de la Route Historique du Pastel », note Marie-Céline Chavanne. Pour l’instant, comme le reste de la bâtisse, ce musée est fermé.

Un véritable cours d’histoire

D’une fenêtre au deuxième étage, on contemple le magnifique panorama, avec la Montagne Noire au premier plan et la chaîne des Pyrénées qui se dessine au loin. « À l’origine, le château a été construit sur un ancien oppidum celte, sur la plus haute colline de ce territoire. Castrum sous les Romains, il fut consolidé sous les Wisigoths. Il prendra sa forme actuelle de forteresse moyenâgeuse, curieusement asymétrique, au XIIe et XIIIe siècles. »

Des fenêtres, on contemple le magnifique panorama.
DDM – RB

La visite est un vrai cours d’histoire, où l’on apprend que lors de la croisade des Albigeois, la bâtisse a sûrement servi de refuge aux Cathares. Pendant la guerre de Cent Ans, c’est au tour d’une compagnie de routiers de l’utiliser comme base arrière.

Henri IV saura se montrer reconnaissant

En 1585, ce n’est ni plus, ni moins, qu’Henri III de Navarre, le futur Henri IV qui trouvera refuge dans le château de Magrin à la suite d’une embuscade. Il se montrera reconnaissant puisque quelques années plus tard, devenu roi de France, entre deux poules au pot, il interdira l’indigo… principal concurrent du pastel.

Les éléments architecturaux sont nombreux avec notamment les façades Renaissance et les fenêtres à meneau. 400 m2 avec neuf pièces pour la partie habitable dans un parc de 4 330 m2. En un an, le prix de vente a été revu à la baisse passant de 690 000 à 500 000 €. Marie-Céline Chavanne sait que le château trouvera preneur.

« C’est juste une question de temps, de coup de cœur », dit-elle. La visite se termine dans le jardin planté d’essences rares méditerranéennes et exotiques où trône une imposante tour carrée potentiellement aménageable.

« Il est temps d’aller discuter avec notre banquier », lance-t-on au moment de se séparer. Marie-Céline Chavanne en sourit : « Habituellement, les personnes intéressées par de tels biens, ont déjà l’agent sur leur compte… »

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