Depuis janvier 2023, sont ciblés surtout les logements dont la consommation d’énergie annuelle dépasse les 450 kWh/m², classés G+ en diagnostic de performance énergétique (DPE). Ces biens ne peuvent plus désormais être placés sur le marché locatif. Une bonne nouvelle pour la planète, un peu moins pour un marché locatif sous tension, à l’heure où le pays traverse une sérieuse crise du logement. En attendant d’éventuels assouplissements du DPE, dont l’estimation est jugée trop aléatoire par certain professionnels, l’état des lieux met en évidence la complexité des défis à relever.

10 000 logements concernés en région PACA

 Au niveau national, la région PACA est avec l’Occitanie la région où le nombre des logements F et G est le moins élevé : un peu moins de 7% en 2023 selon l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE). Dans ces régions au climat doux, le marché de l’immobilier et celui de la construction y sont particulièrement dynamiques. De plus, elles accueillent de nombreuses résidences secondaires appartenant à des ménages aisés qui ont les moyens de les rénover. Pour autant, la région n’échappe pas au durcissement de la législation : selon la FNAIM (Fédération nationale de l’immobilier), plus de 10 000 appartements et maisons, s’ils ne sont pas rénovés, ne pourront plus être mis sur le marché de la location en 2025.

Quelques zones « noires »

Si les logements énergivores sont inférieurs à la moyenne nationale sur le pourtour de la Méditerranée, ils deviennent plus nombreux dans les zones rurales des départements de l’intérieur des terres et de montagne. Ainsi, les Bouches-du-Rhône ou le Var comptent entre 5 et 9% de logements classés F et G au DPE contre plus de 15% pour le Vaucluse et plus de 20% dans les Alpes de Haute-Provence et les Hautes-Alpes. Certaines situations s’avèrent même ubuesques : dans la seule station d’Isola 2000 (Alpes-Maritimes), 90 % des logements sont considérés comme des passoires thermiques !

40 000 passoires thermiques à Marseille

À Marseille, il est aussi nécessaire d’agir avec volontarisme : 40 000 logements sont insalubres dans la cité phocéenne. Les efforts entrepris jusqu’ici ne permettent pas d’atteindre les 500 réhabilitations espérées chaque année. Et pourtant Marseille ne comprend que 24% de biens loués relevant de l’étiquetage E, F ou G contre 54% à Paris.

Réaménagement du calendrier Dans l’incapacité d’acheter, face notamment à la hausse des taux immobiliers, les ménages restent dans les logements qu’ils louent. La rénovation énergétique apparaît comme l’un des moyens de détendre le marché locatif. Le gouvernement a décidé d’échelonner l’interdiction de louer les logements considérés comme énergivores : dès le 1er janvier 2025, la mise en location nécessitera au minimum une classe F au DPE. Puis l’exigence ira crescendo, avec l’interdiction des logements classés F dès le 1er janvier 2028, et ceux de classe E à partir du 1er janvier 2034.

« Il faut faciliter le chemin vers le financement »

Alexia a récemment acheté un bien à Marseille dans l’optique d’en faire un investissement. Elle a cherché un financement pour assurer des travaux de rénovation énergétique et a trouvé une écoute attentive chez BNP Paribas.

« Comme j’avais des fonds pour acheter un logement, je me suis dit que le moment était venu d’acquérir un bien et de me lancer dans la location saisonnière », raconte Alexia, qui souhaitait que son appartement présente de bonnes garanties en matière d’isolation thermique. Bien placé dans le quartier du Vieux-Port, l’appartement nécessitait cependant quelques travaux de rénovation. Il fallait changer le système de chauffage ainsi que les fenêtres « Il était resté un peu dans son jus », sourit-elle. « Je suis allée de surprise en surprise. J’ignorais que les taux des crédits pour réaliser des travaux étaient plus élevés. J’ai donc cherché des conditions avantageuses auprès des aides publiques pour obtenir un coup de pouce financier ». Mais Alexia s’est sentie découragée : « J’ai eu du mal à comprendre comment ça fonctionnait, avoue-t-elle, pourtant, j’ai le sentiment d’être une citoyenne avisée, consciente de la nécessité de lutter, à mon échelle, contre le réchauffement climatique ».

Dossier bancaire bouclé en moins d’un mois

Seuls les travaux qui portent sur la résidence principale sont éligibles aux aides publiques. Alexia a malgré tout choisi une entreprise RGE (Reconnue garant de l’environnement). « C’est un label délivré par l’Etat qui permet en effet de recourir à des entreprises compétentes. Il m’a fallu ensuite trouver le bon financement ». Alexia se tourne alors vers sa banque, BNP Paribas, qui lui propose un prêt à taux préférentiel atteignant moins de 5 %, assurance comprise. « Des conditions avantageuses qui m’ont permis de me lancer dans les travaux de rénovation énergétique dont le coût s’élève à 24 000 € ». Le dossier a été bouclé rapidement, en moins d’un mois. « La bonne surprise a été de trouver des prêts adaptés chez ma banque. Selon Alexia, « de nombreux immeubles à Marseille sont défaillants. Pour que les propriétaires se lancent dans les travaux de rénovation énergétique, il faut clairement leur faciliter le chemin vers le financement. C’est indispensable si l’on veut relever ce défi pour la collectivité ».

L’avis de l’expert :

 « ACCOMPAGNER NOS CLIENTS SUR TOUT LEUR PARCOURS DE RÉNOVATION » Jean-Yves Lesbros, Responsable du Marché des Particuliers BNP Paribas en région Sud-Est

Le sujet de la rénovation énergétique est-il important pour BNP Paribas ?

Oui, car nous avons l’engagement d’accompagner nos clients dans leur transition énergétique, notamment pour les biens à faible performance énergétique : aujourd’hui, ce sont 45% de ces biens qui ont un DPE de type E, F ou G. Nous constatons que nos clients sont de plus en plus nombreux à se lancer dans des travaux de rénovation énergétique que ce soit à l’achat ou lors de leur vie de propriétaire. Mais, comme l’a révélé une étude IFOP en août 2023, deux freins majeurs empêchent les Français de s’engager dans ce type de travaux : la difficulté à obtenir des aides pour financer ces travaux et celle de trouver un artisan disponible et de qualité.

Quelles solutions proposez-vous ?

Notre démarche consiste à proposer un accompagnement de bout en bout. Ainsi, en amont, notre plateforme Mon Projet Rénovation permet à nos clients particuliers d’identifier leurs travaux de rénovation énergétique prioritaires, puis de vérifier ensuite leur éligibilité aux aides financières de l’Etat et des fournisseurs d’énergie, de s’informer sur les conditions d’obtention et d’identifier avec nous la meilleure solution de financement. Si le client est en train d’acquérir un bien immobilier, il peut se tourner vers notre offre Energibio Acquisition, une solution de financement de travaux de rénovation énergétique qui s’ajoute au crédit immobilier. S’il est déjà propriétaire, il peut solliciter un Prêt Energibio ou un Eco-PTZ (prêt à la consommation à taux zéro) que nous proposons depuis le mois d’avril.

 Mais vous comptez aller plus loin…

 Effectivement, dès septembre prochain, notre nouveau partenariat, IZI by EDF, va permettre de sensibiliser nos clients à l’intérêt d’effectuer de travaux de rénovation. C’est un accompagnement de bout en bout du projet, qui va orienter nos clients vers la solution la plus adaptée, de l’installation d’une pompe à chaleur jusqu’à une rénovation globale comprenant notamment l’isolation ou un système de chauffage performant. IZI by EDF mandatera des professionnels locaux et certifiés RGE pour la réalisation des travaux. Chaque chantier sera contrôlé par les experts d’IZI by EDF afin de confirmer les résultats des travaux.

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