Lâhéritier qui reçoit seulement la nue-propriété des immeubles parce que son parent survivant a choisi dâhériter de lâusufruit sur le tout, a le droit de différer le paiement des droits de succession jusquâau décès de ce parent usufruitier. Cette option, qui doit sâaccompagner de garanties pour le fisc, a été rappelée par un arrêt de la Cour de cassation rendu le 13 mars 2024. Au décès de leur père, des enfants avaient hérité de la nue-propriété des biens car leur mère avait choisi dâhériter de lâusufruit du tout et non de la pleine propriété dâun quart des biens.
Les enfants, au lieu de payer tout de suite les droits sur leur part, avaient demandé à ne payer quâà la mort de leur mère. Ils disposaient alors de deux options: soit ils paient des droits sur leur nue-propriété uniquement, lorsque surviendrait ce décès, mais il faudrait en attendant verser chaque année des intérêts au fisc, soit ils paient des droits sur le tout, nue-propriété et usufruit, mais seraient dispensés en échange de verser des intérêts. En principe, lorsque le nu-propriétaire récupère lâusufruit, lâopération nâest pas taxée. Choisir dâélargir lâassiette de lâimpôt en se faisant taxer sur la nue-propriété et lâusufruit, pour ne pas payer dâintérêts, était donc un pari qui ne pouvait être gagnant que si leur mère était âgée et devait vivre encore longtemps.
Les héritiers ont voulu se raviser
Après avoir choisi la seconde solution, en pensant que la facture serait au total moins lourde, ils sâétaient ravisés. Ils préféraient finalement ne payer des droits que sur leur nue-propriété et verser jusquâau décès de leur mère des intérêts périodiques. Mais lâadministration, approuvée par la Cour de cassation, a jugé que ce nâétait pas possible. Ce qui a été choisi lâa été définitivement, lâoption est irrévocable, leur ont répondu le percepteur et les juges.