Après deux années d’une crise immobilière sans précédent, les acquéreurs devraient enfin faire leur retour sur le marché immobilier en 2025. Tel est le message positif qu’a souhaité partager Charles Marinakis, le président du réseau Century 21, lors d’une conférence de presse organisée ce 6 janvier. Le point sur le bilan de l’année 2024 et des perspectives pour les mois à venir.


« Si le marché de l’immobilier ancien a continué de plonger au premier semestre, les volumes de vente sont repartis à la hausse dès l’été, et le dernier trimestre affiche une très forte croissance », observe Charles Marinakis. Au sein du réseau Century 21, le nombre de ventes a ainsi chuté de plus de 10 % au premier trimestre, puis bondi d’un peu plus de 20 % au quatrième trimestre 2024, par rapport aux mêmes périodes de 2023. Résultat, ce dernier enregistre une légère hausse d’activité de 2,8 % pour l’année 2024.

Les raisons de ce retournement de marché ? Les baisses successives des taux d’intérêt pour arriver autour de 3% / 3,5%, la maitrise de l’inflation qui a redonné de l’oxygène au pouvoir d’achat des ménages, sans oublier les conditions d’octroi de prêt de nouveau assouplies par les banques. « Ce dynamisme retrouvé est également porté par la baisse des prix qui s’est poursuivie en 2024 avec un recul de 3,8 % pour les maisons et de 0,7 % pour les appartements pour s’établir respectivement à 2 473 € et 4 113 € du mètre carré », précise Charles Marinakis.

Des disparités régionales persistent

A noter que cette tendance à la baisse des prix est globalement observée sur l’ensemble du territoire, même si des disparités régionales persistent encore. Alors que les prix ont reculé de 6,9 % en Auvergne-Rhône-Alpes et de 5,7 % dans les Pays de la Loire, certaines régions comme la Bourgogne-Franche-Comté, le PACA, et la Normandie enregistrent des hausses respectives de 4,3 %, 2,6 % et 2,5 %. « A Paris, le prix moyen dans notre réseau a beaucoup baissé, de 10 % depuis 2022 et de près de 5 % pour la seule année 2024, pour s’établir désormais à 9 320 euros le mètre carré. Alors qu’il avait atteint un pic à 10 600 euros le mètre carré en 2020 », souligne Charles Marinakis. La tendance est identique dans le reste de l’Ile-de-France, avec un plongeon des prix de plus de 9 %, pour les appartements comme pour les maisons, entre fin 2022 et fin 2024.

Bien entendu, cette tendance baissière a permis de relancer l’activité immobilière dans les régions concernées. Le marché parisien a ainsi retrouvé des couleurs avec une hausse de 3% des ventes. Alors qu’en 2023, les douze régions observées avaient toutes connu une récession allant de – 4,6 % en Bourgogne-Franche-Comté à – 21,7 % en Normandie, seules quatre régions affichent une baisse d’activité en 2024. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est, Pays de la Loire, et Bretagne enregistrent ainsi des chutes respectives de – 0,4 %, -1 %, – 4,7 % et – 12,2 %.

Des investissements locatifs en baisse

Seule ombre au tableau de ce bilan 2024, le nombre d’investisseurs locatifs a chuté de 3,8 %. Les achats réalisés au titre de l’investissement locatif s’établissent désormais à seulement 25,5 % des ventes, soit un niveau jamais observé depuis 2018. À l’inverse, l’achat pour une résidence principale continue de croître et représente désormais 66,8 % des transactions.

Pour le président de Century 21, ce phénomène s’explique par plusieurs facteurs. « Les propriétaires nous disent qu’ils ne tirent plus de rendement de leur investissement locatif. Quand vous êtes contraints par une mise en conformité énergétique, un plafonnement des loyers avec des taux d’intérêt élevés et que vous êtes obligés de prendre une garantie des loyers impayés pour l’éventuelle défaillance de votre locataire… la rentabilité immédiate n’est pas toujours au rendez-vous », analyse-t-il.

Pour contourner cet écueil et attirer de nouveau les investisseurs sur le marché locatif , Charles Marinakis réclame comme beaucoup d’acteurs du secteur immobilier un statut du bailleur privé. « Qu’on lui facilite la vie. Qu’on lui permette d’avoir une exonération fiscale, partielle ou totale », précise-t-il. Et d’ajouter : « Si on veut encourager les gens à investir dans des conditions favorables, il faut leur donner les moyens de le faire. »

Une demande d’autant plus urgente, que depuis le 1er janvier, les biens dont le diagnostic de performance énergétique (DPE) est classé G, sont exclus du marché de la location.

Vers une reprise du marché en 2025

Pour Charles Marinakis, tous les signaux sont au vert pour une reprise du marché immobilier en 2025. Et ce n’est pas la bonne dynamique retrouvée au cours du dernier trimestre 2024 qui va le contredire. « L’instabilité politique ne semble pas perturber le marché, on pourrait même penser que dans ce contexte incertain, la pierre est plus que jamais la valeur refuge des Français », analyse-t-il.

Si les taux se stabilisent dans une fourchette de 2,75 % à 3,25 % sur 20 ans, le patron de Century 21 France table sur 850 000 transactions en 2025. Même si, la prudence demeure : « Une nouvelle hausse des prix risquerait de gripper à nouveau le marché », prévient-il. Pour autant, Charles Marinakis se veut optimiste : « Si la baisse des prix a bien eu lieu avec de fortes corrections sur les deux dernières années, ces derniers devraient globalement se stabiliser. 2025 devrait donc poursuivre la dynamique engagée depuis l’été et permettre aux Français de concrétiser leur rêve de devenir propriétaires », conclut-il.

 

 

Stéphanie Marpinard

Après avoir évolué pendant 10 ans au sein d’un groupe spécialisé dans les médias étudiants, l’orientation professionnelle et la gestion de carrière, en tant que rédactrice en chef adjointe, Stéphanie Marpinard a choisi de travailler à son compte et collabore depuis à différents médias. Ses domaines de prédilection sont entre autres l’immobilier, l’emploi et les ressources humaines.

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