Si la reprise du marché immobilier n’est pas encore au rendez-vous, certains signaux permettent tout de même de rester positif selon la dernière note de conjoncture des Notaires de France. Décryptage.


L’heure n’est pas à l’euphorie, loin de là. Et pour cause, le volume de transactions de logements anciens en cumul sur les douze derniers mois en France a atteint 835 000 transactions à fin février 2024, soit une baisse de 23 % par rapport à l’année précédente, et un volume de transactions le plus faible depuis 2016.

Cependant « si le nombre de transactions devrait continuer de diminuer dans les mois à venir, la baisse annuelle assez stable depuis quelques mois pourrait commencer à s’amoindrir », souligne la note de conjoncture pour les mois d’avril et mai. Ainsi, les notaires observent un regain d’activité sur certains territoires qui peut laisser présager d’une reprise à mesure que la Banque centrale européenne desserre les contraintes impactant le marché immobilier.

Non seulement le Conseil des gouverneurs a décidé de laisser inchangés en mars dernier les taux directeurs de la BCE alors que l’inflation continue de diminuer, mais il est désormais quasiment acquis que l’institution européenne procédera à une première baisse de ses taux directeurs au mois de juin. Une bonne nouvelle pour la capacité d’endettement des Français. « Sans prédiction auto-réalisatrice, l’espoir d’un frémissement et d’un avenir plus dégagé à l’orée du dernier trimestre ne serait plus forcément à exclure », met en avant la note de conjoncture. Pour les Notaires de France, la reprise de la demande passe en effet par une baisse prolongée des taux.

La baisse des prix : un signal positif

Autre facteur susceptible d’aider à la reprise du marché immobilier, le niveau des prix. Celui des logements anciens en France métropolitaine enregistre ainsi une baisse sur un an de 3,9 % au quatrième trimestre 2023. Les prix diminuent de 3,8 % pour les maisons et de 4,1 % pour les appartements.

A noter que cette baisse devrait continuer de s’amplifier pour atteindre 5,5 % à la fin du mois de mai 2024.

En province, les prix des logements anciens ayant commencé à diminuer plus tardivement, les projections jusqu’à fin mai 2024 prévoient des diminutions annuelles un peu plus modérées, d’un peu moins de 5 %, qu’il s’agisse des appartements ou des maisons.

À fin mai 2024, les prix des appartements anciens seraient stables sur un an à Marseille, Toulouse, Angers, Caen, Limoges et Brest. A contrario, les prix des appartements anciens perdraient environ 5 % à Nîmes et Aix-en-Provence, alors qu’ils étaient stables au quatrième trimestre 2023. Strasbourg (- 3 %), Besançon (- 3 %), Rennes (- 7 %), Rouen (- 5 %), Nantes (- 11 %), ou encore Villeurbanne (- 15 %) affichent également des baisses

Les prix des maisons anciennes vendues dans les agglomérations d’Angers, Le Mans, Saint-Étienne, Saint-Nazaire, Valenciennes et Nantes perdraient, quant à elles, au moins 10 % sur un an à fin mai 2024. En Île-de-France en un an, de juin 2023 à juin 2024, les prix des appartements baisseraient de 7,3 % et de 7,7 % pour les maisons. Quant à la capitale, la baisse annuelle des prix atteindrait alors 7,6 %, soit un prix au mètre carré des appartements anciens qui atteindrait désormais de 9 360 euros en juin 2024.

Vers le début d’une reprise ?

L’année 2024 pourrait ainsi connaître un scénario inversé avec l’année 2022 qui avait évolué en deux temps : un premier semestre encore dynamique masquant le début de la baisse au second semestre ; le second semestre 2024 et plus encore le dernier trimestre pourraient marquer le début d’une reprise. « Il existe des signaux encourageants vers une situation plus porteuse, alors que la baisse des prix de l’immobilier n’a pas encore compensé la diminution de la capacité d’emprunt des ménages, liée plus particulièrement à la hausse des taux d’intérêt », conclut la note de conjoncture des Notaires. 2

Stéphanie Marpinard

Après avoir évolué pendant 10 ans au sein d’un groupe spécialisé dans les médias étudiants, l’orientation professionnelle et la gestion de carrière, en tant que rédactrice en chef adjointe, Stéphanie Marpinard a choisi de travailler à son compte et collabore depuis à différents médias. Ses domaines de prédilection sont entre autres l’immobilier, l’emploi et les ressources humaines.

A lire également



Source du Lien