Accusant Foncia de surfacturations et de doublons sur des prestations, des résidents racontent leur calvaire : factures triplées, charges d’eau hallucinantes et un suivi rendu impossible par un turnover constant…
Au fil des années, Gabrielle Rebesco, technicienne à la retraite, s’est muée, bien malgré elle, en apprentie expert-comptable. « Avec Foncia, c’est bien simple, on ne peut avoir aucune confiance. Il faut éplucher la moindre facture ou ligne comptable et se serrer les coudes entre copropriétaires pour résister », vitupère cette habitante de Castelnau-d’Estrétefonds (Haute-Garonne).
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La présidente du conseil syndical des Balcons d’Amélie livre une guerre sans merci au géant de l’immobilier. Selon elle, les 30 copropriétaires ont financé non seulement les charges d’eau, mais aussi l’alimentation d’une pompe de relevage au service d’un parc de plus de 70 logements.
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En s’opposant à l’approbation des comptes annuels du syndic et en médiatisant son combat, elle a obtenu 28 000 euros de régularisations pour 2023-2024 et entend poursuivre ses démarches : « Nous voulons récupérer tous les trop-perçus des années antérieures. Pour cela, nous allons organiser un audit des comptes indépendant. Le problème est de trouver l’expert-comptable prêt à se frotter à Foncia. »
« Bye, bye, Foncia »
Le groupe immobilier se dit favorable à l’initiative et se déclare même prêt à payer le professionnel. Histoire sans doute de redorer son image et de stopper l’hémorragie. « Les Balcons d’Amélie » devraient changer de syndic à la fin du contrat, le 31 mars 2025.
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« Le parc Rangueil 2 » à Toulouse a déjà franchi le pas, exaspéré par la gestion chaotique de Foncia de leur immeuble et la double voire triple facturation des prestations de certains fournisseurs. Pierre Badruna, le président du conseil syndical, était à la manœuvre. Il n’a pas fini de régler ses comptes avec Foncia : « Si les litiges principaux concernant les surfacturations ont été résolus, il reste des dossiers en suspens. Par exemple, une entreprise avait été facturée trois fois pour un montant de 968 euros. Cela a pris des mois à régulariser. Le turnover incessant chez Foncia compromet gravement le suivi des dossiers. »
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Dans le même quartier, une autre copropriété envisage également de se séparer de la célèbre société immobilière. Las de charges exorbitantes, elle prévoit de changer de syndic sous peu. « Avec ma femme, nous sommes propriétaires d’un 70 m² certes dans un vieil immeuble, mais bien isolé. On paie à deux 375 € de charges par mois ! L’eau chaude nous coûte 60 € le mètre cube, alors que la moyenne nationale est entre 7 et 10 €. Quant au chauffage, nos dépenses annuelles avoisinent les 1 800 € pour deux personnes seulement, alors que des amis dans des logements comparables paient ça pour un trimestre. Il semble qu’il y ait maintenant un consensus pour dire bye-bye à Foncia », confie un résident.