Emily, petite-fille de l’ancien propriétaire du « Garage Lulli » aux Sept Deniers à Toulouse, ne digère pas que la maison de son grand-père soit probablement vouée à la destruction.
« Je suis bouleversée », confie Emily, petite-fille de Roland Assayah l’ancien propriétaire du « Garage Lulli » aux Sept Deniers à Toulouse. Elle redoute que la maison de son enfance ne soit rasée pour permettre l’aménagement des abords de la 3e ligne de métro : « Cette maison renferme toute une histoire. Depuis 1982, c’est le lieu de mon enfance, de souvenirs et moments inoubliables avec mon grand-père et ma grand-mère qui m’ont élevée. Je suis une enfant du quartier » explique-t-elle.
« Raser l’habitation, il n’en est pas question »
Sauf qu’aujourd’hui, elle craint de ne pas subvenir aux besoins de son grand-père qui a perdu son autonomie : « il va résider en Ehpad, ça coûte très cher ». La commerçante, installée dans l’Hérault, a décidé de vendre à un propriétaire, mais pas n’importe lequel. Attachée à la valeur sentimentale de la maison, elle souhaite que ce lieu d’enfance soit rénové et préservé : « J’ai refusé la proposition plus importante d’un promoteur qui voulait raser l’habitation, il n’en était pas question. » Elle signe donc le sous-seing chez un notaire et à 10 jours de conclure la vente avec un particulier, patatras : la mairie fait valoir son droit de préemption.
A lire aussi :
A 87 ans elle risque de perdre sa maison familiale par expropriation
Pourquoi la mairie veut-elle le terrain ?
La collectivité voudrait, en fait, créer un passage entre la place Job et la future station de métro des Sept Deniers : « Il s’agit d’un projet de passage pour piétons et cycles, en concertation avec le comité de quartier » assure le maire de quartier Olivier Arsac, pour qui la préemption est « extrêmement probable ». La décision définitive doit être portée à la connaissance des propriétaires ou ayants droit avant le 6 septembre prochain. « Il est assez improbable que l’on conserve la maison » regrette Olivier Arsac. Emily, qui pensait empocher la bagatelle de 500 000 euros pour payer la maison de retraite, ne l’entend pas de cette oreille : « Le fait que cette décision puisse priver une famille d’un toit et priver mon grand-père des moyens de payer sa maison de retraite est tout simplement insupportable. Si je lui dis qu’ils veulent raser la maison, il va me faire une crise cardiaque ! »
La famille peut-elle perdre de l’argent ?
Lorsqu’une collectivité préempte un lot, elle s’en remet à France Domaine pour définir un prix. Olivier Arsac se veut, à ce titre, rassurant : « par expérience, cet organisme d’État est assez habile et ses recommandations sont conformes au prix du marché. » D’autant que la mairie a une marge de manœuvre de plus ou moins 10 %, histoire d’ajuster au mieux. Et le maire de quartier d’ajouter : « nous privilégions l’intérêt général mais sommes sensibles à l’aspect humain dans cette affaire : je vais proposer un rendez-vous à la petite fille de M. Assayah pour la rassurer ». La mairie s’engage à ce que les délais ne pénalisent pas la prise en charge du retraité.